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En Hommage à Pierre Ayma

Annick Teninge of Animation World Network introduces a collection of tributes and remembrances by friends and students of this dynamic French educator.

photo et © Alain Seraphine

Pierre Ayma nous a soudainement quittés le mois dernier. Nous avons voulu rendre hommage à cette personnalité du cinéma d'animation francais, à travers quelques témoignages d'amis et anciens élèves. Pierre Ayma créa en 1975 le département Cinéma d'Animation du Centre de Formation Technologique des Gobelins-CCI de Paris (principale école française de formation aux métiers de l'animation). Pendant plus de vingt ans, Pierre a communiqué sa passion du cinéma d'animation, à travers l'enseignement et nombre de projets, avec une constante: donner aux jeunes les moyens d'exprimer et developper leur talent. Je l'ai cotoyé pendant plusieurs années au Festival d'Annecy, où il était associé au Concours International de Projets. J'ai toujours été frappée par la qualité de son engagement; malgré les difficultés, malgré ses coups de gueule, Pierre était toujours là. Les témoignages ci-après illustrent avec force sa passion et sa générosité, et le lui rendent bien... Annick Teninge Animation World Network

Pierre avait le prénom des fondateurs. Et il en fut un, lui qui, depuis tant d'années a bâti en Europe, pierre à pierre, image par image, animateur après animateur, l'édifice de cet art de l'animation qui est devenu, grâce à lui, un métier, une passion et une industrie pour ceux qui aujourd'hui en France, vivent de ce qu'ils ont appris avec lui, et grâce à lui. De ce qui Pierre a laissé je retiendrai l'essentiel : une force. Force avec laquelle il a construit son enseignement. Force qu'il a donnée à ceux qui se battent aujourd'hui pour que l'animation vive. Force qui après son départ agira en nous et continuera son oeuvre.

Serons-nous à la hauteur?

Jacques Peyrache Chairman XD Productions

Nous lui devons tous quelque chose.

C'est à la demande des professionnels francais que Pierre Ayma créa en 1975 le département cinéma d'animation au sein du CFT Gobelins (Paris). Ce fut le début d'une longue aventure qui est toujours bien vivante.

Pierre réussit à créer au fil des ans un enseignement reconnu par les spécialistes du monde entier ; les différentes promotions qui ont essaimé dans les petits et grands studios témoignent de la vitalité de son oeuvre.

En devenant une personnalité incontournable de l'animation, Pierre contribua fortement au rayonnement de l'école car sa préoccupation première a toujours été que chaque étudiant puisse trouver sa place dans ce métier.

Il nous laisse en héritage ce passé riche d'une passion de toute une vie au service de la formation, dont l'ensemble de la profession bénéficie; cela restera un modèle pour l'équipe qui assure la continuité et tous ceux qui l'ont connu.

L'équipe du département Cinéma d'Animation CFT Gobelins

En 1975, Pierre Ayma lanca le premier cycle de formation au cinéma d'animation dans le cadre du Centre de Formation Technologique des Gobelins, boulevard Saint Marcel à Paris. C'est là que je fis sa connaissance en venant présenter mon dossier pour poser ma candidature. J'étais mort de trouille de me retrouver dans un cadre scolaire moyennement engageant, mais Pierre eut tôt fait de me rassurer et me fit visiter les locaux dévolus aux futurs élèves. Hormis les tables d'animation flambant neuves, le reste du matériel consistait en "pegbars" empruntées au département imprimerie du centre, un banc-titre fabriqué de cornières métalliques, une caméra prêtée par un collègue et un projecteur 16mm d'age canonique. Et c'est ainsi qu'a commencé ma formation, avec sept coréligionnaires, sous les encouragements bienveillants de Pierre. Pendant deux ans le respect que nous avions à son égard se transforma en amitié et en camaraderie. Grâce à son enthousiasme, il avait su créer, outre une équipe motivée, un bon groupe de copains. Durant ce temps, Pierre améliorait la qualité du matériel. Une première table de montage fit bientot son apparition, puis un veritable banc-titre, etc... Il faut voir maintenant les équipements proposés aux élèves! De même Pierre intéressait les professionnels du cinéma d'animation à cette formation. Il organisa de régulières rencontres entre ceux-ci et nous, pour notre plus grand profit. Non content de gérer son département d'animation, Pierre ne craignait pas de donner aides et conseils à ses ouailles. Grâce à lui, plus d'un, dont moi, trouvèrent pour survivre de petits jobs dans des studios ou ailleurs. Il me poussa à faire mes premières armes à Hanna & Barbera aux Etats-Unis et convainquit à mon retour, le directeur d'un studio parisien à m'engager. Sa pugnacité, la rigueur dans son travail et dans celui des autres étaient assaisonnées d'une dose d'humour à froid ou complètement loufoque dès que l'occasion se présentait ; ou sans occasion d'ailleurs. Après que le cycle de formation fut achevé, les bonnes relations continuèrent par des visites amicales au C.F.T. où nous échangions des nouvelles et dans les meilleurs moments, quand il en avait le temps, des bordées d'insultes sophistiquées qui nous laissaient pliés de rire et les larmes aux yeux de chaque coté de son bureau. Les larmes aujourd'hui ont une autre cause et c'est de sa faute. Sous sa férule sont passés de multiples néophytes. Il a participé activement à tous les moments importants du cinéma d'animation en France, il y a laissé sa santé. Le cinéma d'animation a perdu un de ses plus solides piliers et nous avons perdu un pote. Yves Charles Fercoq Animateur Elève de la première Promotion du CFT Gobelins (1975)

Dessin de Pierre Lambert. Avril 1998

J'ai eu le plaisir de revoir Pierre Ayma quelques jours avant sa disparition au cours d'un stage d'écriture à Vienne, organisé par Cartoon (Association Européenne du Film d'Animation). A minuit, nous nous sommes promenés tous les deux dans les ruelles, nous remémorant des souvenirs vieux de vingt ans, lorsque j'étais étudiant en dessin animé au CFT Gobelins qu'il dirigeait alors. En vingt ans, grâce à Pierre Ayma, cette école a acquis une réputation internationale, formant des animateurs qui ont trouvé leur place au sein de studios aussi prestigieux que Disney, Universal, Pixar ou Dreamworks. Je suis fier aujourd'hui d'avoir été pour certains d'entre eux leur professeur, et cela je le dois à Piere Ayma, qui a su réunir les talents et hisser le milieu professionnel francais à l'échelon international. Merci Pierre. Stéphane Bernasconi Producteur, Réalisateur Ellipse Animation Fin des années 80 L'association Village Titan Ecoles, fait appel à René Borg, un des réalisateurs qui a marqué le cinéma d'animation français, pour une formation destinée à des jeunes stagiaires dans le cadre d'une expérience menée par le Village Titan qui travaillait en même temps à la naissance de l'Ecole des Beaux Arts de l'Ile de la Réunion. René Borg favorise ma rencontre avec Pierre Ayma, le fondateur du département Cinéma d'Animation au CFT Gobelins, école de la Chambre de Commerce et d'Industrie de Paris. Je fais donc connaissance avec cette personnalité forte du monde du cinéma d'animation, respectée tant du milieu professionnel qu'institutionnel. Une amitié va naître; des conventions vont être signées entre le Village Titan et le CFT Gobelins pour favoriser la formation des jeunes réunionnais. Pierre Ayma aimait dire que "l'on a pas le droit de former pour le chômage ou l'exil", d'où la nécessité de favoriser le développement et la création d'un environnement industriel dans le domaine du cinéma d'animation à la Réunion. Novembre 93 L'idée folle est lancée, en partenariat avec le Village Titan. Pierre emmène à la Réunion un certain nombre de personnalités: des représentants du SPFA, du CNC, de Média Cartoon, Monsieur Robert Heintz de l'AFDAS, un certain nombre de producteurs. Des débats vont avoir lieu avec les représentants des collectivités locales. Grâce à son charisme, et au réseau de compétences et de confiance qu'il a su tisser autour de lui, des producteurs vont venir à nos côtés, en l'occurrence EVA Production et Rooster; dès juin 94 la formation est lancée pour 70 personnes. Juin 95 Les jeunes formés sont en production, une industrie du cinéma d'animation dénommée "Pipangaï" voit ainsi le jour. Conscient de la fragilité de cette expérience industrielle nouvelle, Pierre va travailler sans relâche à distance pour que le rêve de rapatrier de l'activité de l'Asie vers la France devienne réalité, et surtout que l'activité se pérennise. Il va favoriser la reconversion du savoir faire traditionnel de Pipangaï en "Nouvelles Technologies"; Pierre croyait dur comme fer que le développement de l'activité cinématographique passait d'abord par la formation des hommes, mais aussi par une veille technologique permanente. Janvier 96 La formation en nouvelles technologies est lancée.

Décembre 96

Pipangaï aura livré 60 x 26 minutes à PMMP et Gaumont avec un effectif de 150 personnes environ. Toujours grâce à lui, le transfert de technologies a pu avoir lieu du CFT Gobelins vers le Village Titan. Est créé aujourd'hui: "l'Institut de l'Image de l'Océan Indien". Cet institut, à l'instar du CFT Gobelins, travaille bien entendu dans le domaine des métiers du cinéma d'animation, mais également dans le domaine des métiers de la télévision, des industries graphiques et du multimédia. Ces jours derniers, nous travaillions encore avec lui à la mise en place de la formation de nos jeunes stagiaires, qui après deux années de formation auraient à présenter leurs travaux à un jury professionnel européen, pour la validation de leurs compétences, à faire des stages en entreprise dans des studios français et européens, avec un esprit de "compagnonnage" pour parfaire leur expérience professionnelle. Raccourcir les distances, travailler pour cette profession à l'échelle de la planète, les technologies nouvelles lui donnent aujourd'hui raison. Avec le Village Titan, lors du Forum Cartoon 1997 à Arles, dans le cadre d'une conférence de presse, Pierre a pu montrer et démontrer que le télé-enseignement allait être une garantie pour favoriser le développement de la qualité de l'enseignement, et sa faisabilité financière, par une économie d'échelle obtenue grâce à la mise en réseau des différents établissements d'enseignement du dessin animé en Europe. C'était bien sûr le grand projet qui l'animait ces derniers temps, et à la veille de sa mort encore, en communication téléphonique avec nous à la Réunion, il a laissé entendre, concernant ce projet de réseau d'écoles européennes : "c'est un projet que je nourris depuis 30 ans, ce n'est ni la distance, ni les raisons économiques, et encore moins des contraintes administratives qui m'empêcheront de le mettre enfin en place". Grâce à l'amitié qu'il partageait avec nous et à l'intérêt qu'il portait pour l'expérience menée par le Village Titan, Pierre a fait de notre île un lieu de convergence. Il a été à nos côtés pour faire naître "le Carrefour de l'Image de l'Océan Indien" qui a réuni, en 95, plus d'une centaine de professionnels, producteurs et diffuseurs. Les employés de Pipangaï, du Village Titan, de l'Institut de l'Image, de l'Ecole des Beaux Arts de la Réunion, ne peuvent que s'incliner et rendre hommage à cet homme hors du commun, le remerciant d'avoir pu nous permettre de voir plus loin que notre volcan, nous faire vivre l'aventure des "toons", et nous aider à rompre notre isolement insulaire. On peut dire qu'avec Pierre Ayma on est rentré dans le film, et que le rêve est devenu réalité. Pipangaï affiche aujourd'hui près de 200 employés et l'Institut de l'Image prépare les compétences de demain en animation, 3D, et en multimédia. L'école des Beaux Arts, faisant partie des écoles agrées par le Ministère de la Culture, devient l'école qui forme des auteurs, des réalisateurs en dessin animé et multimédia. Ce qui caractérisait Pierre Ayma, au delà de sa passion pour le dessin animé, de son grand professionnalisme, de sa conviction dans la formation des hommes, de l'esprit d'intégrité qui l'animait, c'est une grande générosité et une grande sensibilité qui se dégageait de Pierre Ayma et qu'il portait. Ses amis, ses collègues, ses anciens étudiants, le monde professionnel, nous tous avons le devoir de poursuivre l'oeuvre, chacun à notre niveau, d'un homme qui a su mettre son énergie, sa passion, ses compétences au service de tous. Nous aurons certainement à apprendre encore, à échanger, à partager pour que cette profession grandisse et s'épanouisse en France, en Europe. Tel était le combat de Pierre Ayma. Alain Séraphine Directeur Ecole des Beaux-Arts de l'Ile de la Reunion

photo et © Jean-Louis Rizet

Notre ami Pierre nous a quittés. Comme beaucoup dans notre métier, je lui dois énormément ; il a su nous communiquer sa passion de l'animation, nous guider, nous mettre en garde, nous encourager, déclencher des projets fous mais toujours profondément humains. Nous devons tous continuer son oeuvre. Je l'avais rencontré peu de temps avant sa disparition ; plein de fougue, il avait un nouveau projet auquel il voulait nous associer. J'avais pris la photo suivante témoin de sa détermination et sa bonne humeur. (mardi 17 mars 1998 à 10 heures). A bientot Pierre !! Jean-Louis Rizet Ramses . Pev .TouTenKartoon Pierre Ayma: ce diable d'homme En 1983, alors que je terminais mon premier court-métrage professionnel Histoire d'un Clown, mon producteur d'alors, Julien Pappé, me conseilla de rencontrer Pierre Ayma au département Cinéma d'Animation du CFT Gobelins, car il pensait que je pourrais enseigner au sein de cette école. Peu convaincu de l'idée, vu mon jeune âge, je me risquais tout de même à frapper à la porte de ce Monsieur, dont l'autorité dans le monde de l'animation n'était déjà plus à prouver. Dès les premières secondes de notre entretien, je fus charmé par le sourire, la malice, les moustaches et la bonhomie de Pierre, qui avait entre autres, ce don inégalable de mettre tout de suite ses interlocuteurs à l'aise. Après m'avoir fait subir un test de connaissances, il m'engagea aussitôt et ce fût là le point de départ d'une longue amitié qui ne devait jamais se démentir durant quinze ans. Conscient de mon handicap de débutant dans le métier, Pierre Ayma devint bien vite mon conseiller de prédilection et même si des personnes illustres comme Norman Mac Laren, René Laloux et Julien Pappé ont eu la bonté de se pencher sur mon berceau, c'est à Pierre Ayma à qui je dois d'avoir pu exercer mon métier de cinéaste d'animation, en France et de par le monde. Pendant toutes ces années, à n'importe quelle heure du jour ou de la nuit, Pierre m'a encouragé, conseillé, consolé, rassuré et engueulé, avec le charme pudique d'un père qui n'ose pas dire tout l'amour qu'il porte à ses enfants. Son enthousiasme communicatif, son sens inné de l'appréciation des êtres, sa générosité, son honnêteté, son refus viscéral de la corruption, son humour à froid, son professionnalisme et ses colères explosives ont été pour moi un modèle de vie et de comportement vis à vis de mes pairs. A lui seul, et souvent contre tous, il a élevé le Cinéma d'Animation Français à sa juste valeur et je ne connais personne dans notre profession qui ne lui soit pas redevable de quelque chose. Refusant avec force les honneurs et les remerciements : "Si vous me citez au générique, je ne vous adresse plus la parole !.." (Sic), le seul bonheur de Pierre Ayma aura été de voir des dessinateurs et des cinéastes qui réussissent leurs projets. Car non content de diriger une école avec le brio que l'on sait, Pierre aidait tout cinéaste d'animation en difficulté, dépensant sans compter son énergie pour chaque personne venue réclamer son soutien. Pierre était un Voltairien : Il aurait pu prendre parti dans l'Affaire Callas ou celle du Chevalier de la Barre. A présent qu'il vient de nous quitter, qui va nous protéger de la sorte ? Que l'on ne vienne plus jamais me dire que tout Homme n'est pas irremplaçable...

Avec mon camarade Philippe Hervieux, nous avons côtoyé Pierre Ayma dans les derniers jours de sa vie. Il nous avait demandé d'encadrer la formation de trente stagiaires devant participer à l'aventure Médiapôle de la ville d'Arles avec le concours du nouveau studio Arles Animation. Un certain nombre de problèmes ont obligé Pierre à se retirer du projet qu'il tentait de finaliser depuis deux ans. Il en a beaucoup souffert et nous avons mis toute notre ardeur à soutenir, pendant la durée de notre contrat, sa dernière promotion d'artistes qu'il avait rigoureusement sélectionnée. Lorsqu'il a annoncé son départ aux stagiaires pour des raisons indépendantes de sa volonté, son adieu a été couvert d'applaudissements spontanés et émus de la situation. En peu de temps, ces jeunes gens avaient compris la dimension de cet Homme qui n'a jamais accepté de faire des compromis et qui n'avait pas hésité à lancer cette formation en puisant sans compter dans sa cassette personnelle pour en avancer les frais. Mais là ne réside pas le plus beau. Bien qu'il ait été écarté du projet, Pierre continuait à nous téléphoner afin de savoir comment progressaient nos stagiaires, en les nommant un par un. Il n'avait pas à s'inquiéter. Sa dernière promotion continue encore à lui faire honneur. Quelques jours avant son décès, Pierre nous avait invités à dîner dans un restaurant situé non loin de son village de Puget sur Durance. Mireille son épouse, Philippe Hervieux et moi étions loin de nous douter qu'il nous délivrait là un de ses derniers messages d'amitié. Au cours de ce repas, le rire et le vin ont coulé à flots et Pierre s'est livré à un de ses sports favoris, qui consistait à me mettre joyeusement en boîte pour la plus grande joie des autres convives. Puis, le ton redevenait sérieux et Pierre nous disait, en parlant de nos stagiaires : "Occupez vous bien d'eux. J'ai vu dans leurs yeux qui brillaient, leur passion pour ce métier..." BR> Enfin, lors du dessert, il nous a confié le rêve de sa vie : créer un endroit qui serait la Villa Médicis de l'Animation, où tout cinéaste pourrait venir tourner son film sans contraintes financières et esthétiques. Puis il nous a emmenés chez lui, boire le verre de l'amitié et ce n'est pas sans fierté qu'il nous a montré son nouveau bureau dont la superbe baie vitrée donne sur cette Provence qu'il aimait tant. Et là, il nous a encore parlé de projets inouis avec un enthousiasme et une force qui ne laissaient pas présager que ce serait la dernière fois qu'il nous éclairerait de son sourire juvénile. Bien sûr, nous savions tous que Pierre avait eu de sérieux problèmes médicaux ces temps derniers. Mais son courage et sa discrétion sur sa vie privée n'ont pas eu le temps de nous dire que sa santé ne voulait plus faire de dessin-animé et qu'il allait faire de nous des orphelins, ce diable d'Homme... Jean-Louis Bompoint Réalisateur et Musicien

Dessin par les élèves de la dernière promotion de Pierre Ayma à Arles.crédit Jean-Louis Bompoint